On avait laissé Alexis HK en compagnie (imaginaire) de Georges Brassens en 2015 pour l’album « Georges et moi », talentueux hommage à un de ses artistes préférés. L’auteur-interprète de « C’que t’es belle », malicieuse et subtile chanson qui a lancé sa carrière, commençait à nous manquer.
Il nous revient en pleine forme avec « Comme un ours », recueil de 12 titres aux textes toujours aussi savoureux, mélange bien équilibré de gravité et d’humour. Il s’est complétement isolé pour en écrire le contenu, « pour ressentir vraiment la nécessité de l’autre, l’insoutenable projet de la solitude absolue » (dixit son auteur). Alexis HK manie toujours aussi bien le verbe et les images, que cela soit pour les sujets graves comme le racisme ou le fascisme larvé (« La chasse », « Les pieds dans la boue ») ou pour d’autres plus légers et tendres (« Je veux un chien », « »La fille à Pierrot »).
Le principal changement sur cet album vient de l’orchestration réduite. Exit la batterie et bienvenue au violoncelle et à quelques boucles électroniques discrètes. Alexis HK a souhaité l’aide de Sébastien Collinet (Rover) en tant que coréalisateur et a fait appel à un ingénieur du son et à un violoncelliste.
« Comme un ours » (l’album) ressemble comme deux goutes d’eau à son géniteur. Il a un côté sombre et bourru mais aussi un charme désarmant et une sensibilité à fleur de peau. Comment rester de marbre en écoutant les paroles de « Marianne », évoquant les moments de bonheur et d’insouciance sur une terrasse de café, juste avant l’horreur des attaques terroristes de 2015 ?
Alexis HK est de retour et c’est une bonne nouvelle… B.Jean